🟡 La Yellow Letter #5. Inclusion : embarquer le top management 🟡
Bonjour,
Bienvenue dans cette 5ème édition de la Yellow Letter, quelques minutes de lecture pour nourrir votre réflexion autour de la diversité et de l’inclusion.
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Au programme ce mois-ci : Inclusion : embarquer le top management.
👉🏼 Les data : les données chiffrées en France et au delà.
👉🏼 Le concept du mois : Déni.
👉🏼 L’interview : 3 questions à Guillaume Desurmont, SVP, Head of Durable Goods et membre du Comex chez Bostik.
👉🏼 Les ressources : à lire, à regarder, à écouter, à voir et à partager.
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C'est parti !
Inclusion : embarquer le top management.
Au programme, ce mois-ci : comment l’inclusion vient aux leaders. Les dirigeants n’ont pas toujours conscience de l’importance des sujets de diversité et d’inclusion. Accaparés par des responsabilités multiples, ils ou elles entendent souvent parler trop tard de ces sujets : alors que des faits de harcèlement ou des crises se sont produits. Or, l’implication du top management dans la politique de diversité et inclusion de l’entreprise est cruciale. Comment faire, donc pour sensibiliser les équipes de leadership à ces questions ?
Le sujet est distinct de celui du leadership inclusif, que nous évoquerons dans un prochain numéro.
Les yellow data et les idées toutes faites
Nous avons cherché à opposer quelques chiffres aux idées reçues
“Chez nous, ça n’existe pas” : 8 femmes sur 10 déclarent être confrontées tous les jours à des propos indélicats, des décisions biaisées ou des doutes sur leurs compétences.
“Le sexisme, c’est un truc de femmes” : 66% des hommes ont déjà été confrontés à des blagues sexistes. Pour les femmes, la proportion est à peine supérieure (75%) (source : Baromètre #StOpE 2023)
“On essaie de promouvoir les femmes, mais elles ne souhaitent pas forcément progresser” : 65% des femmes cadres managers souhaitent devenir membres de l’équipe de direction de leur entreprise (+ 4 pts vs. les hommes). Cette proportion atteint même 70% chez les plus jeunes d’entre elles ( moins de 35 ans) et culmine à 72% chez les cadres dirigeantes (source : enquête IFOP pour PageGroup, 2020)
“On a les data” : en France, seules 22 % des entreprises mesurent l’impact commercial et la valeur perçue des initiatives DEI (étude Workday/ Sapio Research 2023)
“Ce n’est pas pire qu’ailleurs” : en France, seuls 38% des dirigeant.e.s ont des parents non issus des catégories socioprofessionnelles supérieures, contre 72% des dirigeant.e.s à l’international (Etude McKinsey/ Club du 21ème siècle, 2021)
Le yellow concept : Déni
Déni. Dans le langage courant, “être dans le déni”, c’est refuser de voir, tout en sachant que quelque chose existe. Dans l’entreprise, le plus souvent, cela veut dire mettre le sujet de côté et omettre de s’en occuper. Pourquoi? Soit parce que l’on pense que ce n’est pas prioritaire pour le business, soit, plus simplement, parce que l’on croit que ça n’existe pas.
Donc, en tant que leader, on délègue les sujets de diversité et d’inclusion, notamment le sexisme. On les confie aux équipes RH ou RSE et on les suit de loin. Bien souvent, on ne commence à s’en occuper que lorsque c’est déjà trop tard : en cas d’alerte grave ou de fait de discrimination. Pour embarquer le top management, l’approche de The Inspiration Lab consiste à faire émerger des situations réelles dans l’entreprise, et à les partager avec le top management pour une implication émotionnelle. Alors, les leaders sont prêts à prendre leur part et à s’impliquer pleinement, avec à leurs côtés les équipes RH et RSE.
3 yellow questions à Guillaume Desurmont, SVP, Head of Durable Goods et membre du Comex chez Bostik
Guillaume Desurmont dirige une division de Bostik, filiale d’Arkema dédiée aux adhésifs. Il a effectué l’essentiel de sa carrière à l’international, au sein du groupe Arkema, qui emploie 21 000 personnes dans le monde.
Qu’est-ce qui vous a frappé lorsque vous êtes rentré travailler en France en 2016 ?
J’avais passé 25 ans à l’étranger, aux Etats-Unis, au Japon, en Chine, donc je sais m’adapter, mais j’ai été surpris par deux choses. L’absence de diversité dans les profils d’abord : aux postes de direction, j’ai trouvé surtout des hommes, issus des grandes écoles d’ingénieurs. Et l’autre chose qui m’a frappé c’est la faiblesse des soft skills : les gens font peu d’effort pour s’adapter et s’ouvrir aux autres cultures.
Quelles décisions avez-vous prises pour faire évoluer la situation au niveau du top management ?
J’ai d’abord pris au sérieux la parité femmes-hommes. D’abord parce que c’est une obligation, mais aussi parce que quand il y a des femmes dans un Comex, les discussions sont plus assagies, le travail est plus posé, plus constructif. Les discussions sont plus ouvertes, moins agressives, il y a moins de déperdition d’énergie. On a aussi mis en place des formations interculturelles, pour apprendre à travailler avec d’autres nationalités. Ça fonctionne bien.
Quels conseils donneriez-vous en matière de diversité à un dirigeant qui prendrait ses fonctions ?
Écouter les équipes, et les rencontrer, y compris les équipes de terrain et les jeunes ou les personnes juniors. Rencontrer des personnes de différentes générations, pour déjeuner de façon informelle, par exemple, je le fais et ça m’apporte beaucoup. Avoir un bon équilibre entre les profils au moment des embauches est aussi très important, sinon c’est difficile à rattraper dans le temps. Par exemple, je fais attention d’envoyer en VIE (Volontaires Internationaux en Entreprise, NDLR) 50% de jeunes hommes et 50% de jeunes femmes. Et puis sortir de l’entreprise, aussi : j’interviens dans les écoles d’ingénieurs pour inciter les jeunes à ne pas avoir peur de travailler à l’international. C’est très riche.
Les yellow sources (aka ressources inspirantes)
À lire:
5 stages of DEI maturity, article de Ella F. Washington, Harvard Business Review, avril 2023 (réservé aux abonnés)
Le rapport 2023 de l'initiative #StOpE (Stop au Sexisme Ordinaire en entreprise)
Le baromètre Diversité des entreprises françaises, McKinsey/ Club du 21ème siècle, 2021, “Faire progresser la diversité socio-culturelle au sein des instances dirigeantes des entreprises françaises”
À écouter/ à regarder:
Le replay du débat “Top management faire de la diversité une priorité stratégique”, au Sommet de l’inclusion économique en novembre 2022
Le documentaire « Les femmes et le top management - Quand les organisations résistent » de Vanessa DI PAOLA (LEST, AMU) et Dominique EPIPHANE (Céreq)
À voir/ à suivre:
Verna Myers, (VP of Inclusion Strategy, Netflix), sur Instagram
Quelques LinkedIn top voices : Anthony Babkine (le fondateur de Diversidays) et Nicolas Froissard, (co-dirigeant VP exécutif du groupe SOS)
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La Yellow Letter est une création de The Inspiration Lab :
Stéphanie Daudier, Claudia Adler, Andréa Roger,
Avec la complicité de Valérie Boas.
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